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Diagonales de l'actu

Les querelles des hommes à l'école

26 Mai 2015 , Rédigé par Philippe Rivet Publié dans #Politique et éducation

Jean Zay, ancien ministre de l'Education nationale, assassiné par la milice, et qui va entrer au Panthéon..

Jean Zay, ancien ministre de l'Education nationale, assassiné par la milice, et qui va entrer au Panthéon..

Ovationnée lors de son discours samedi à l’ouverture du congrès des parents Fcpe à Reims, Najat Vallaud-Belkacem avait lyriquement conclu par une citation de Jean Zay : « L’école, lieu ou les querelles des hommes ne pénètrent pas ». La ministre, certes applaudie, n’a manifestement pas été suffisamment entendue. Le débarquement plutôt brutal du président de la Fcpe, Paul Raoult, le lendemain par les congressistes, qui ont repoussé son rapport d’activité et l’ont sèchement éliminé du conseil d’administration, ne sera pas sans conséquence sur l’avenir de la réforme du collège.

Les divergences sur la gouvernance interne de la fédération et le soutien au gouvernement jugé trop appuyé ont constitué le cocktail explosif fatal à Paul Raoult, même si le communiqué de fin de congrès réaffirme le soutien de la Fcpe à la réforme du collège. La nouvelle crise qui frappe la première fédération de parents n’est pas une bonne nouvelle pour le ministre de l’Education nationale.

L’école, enjeu fondamental de la nation – mais tout le monde en est-il encore vraiment convaincu ? – est instrumentalisée à des fins strictement idéologiques ou victimes de querelles d’ego à la conquête du pouvoir.

Les luttes intestines qui minent trop souvent les associations, prennent parfois une tournure violente publique comme c’est le cas de manière récurrente à la Fcpe : en 2008, Faride Hamana, président depuis deux ans, est débarqué, même s’il est réélu comme membre du CA. Fin 2012, l’élection de quatre administrateurs nationaux est invalidée par le TGI de Paris.

Alors que les parents, quel que soit leur appartenance associative, peinent à se faire entendre à l’école, ces crises desservent leur cause et par conséquent, les projets qu’ils appellent de leurs vœux. De quoi réjouir les syndicats enseignants les plus « corpo » qui voient d’abord les parents, non comme des partenaires, mais comme des intrus.

Une lecture simpliste, qui fait florès car justement aisée à entendre, consiste à affirmer que la Fcpe est déjà victime de son soutien inconditionnel au gouvernement. Et si c’était le gouvernement qui avait, pour une fois, écouté les parents ? Il n’y a qu’à lire et écouter les parents Peep et du privé, dont les fédérations, accueillent avec une certaine bienveillance le projet de réforme du collège. Ce qui n’empêche pas les critiques. Mais témoigne d’un dialogue civilisé. Serait-ce trop demandé ou pécher par idéalisme ? Peut-être, hélas.

Philippe RIVET

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