Mon kaléidoscope de la semaine 16

Des stages en immersion bientôt pour des députés ( et Wauquiez aussi, ça lui ferait le plus grand bien)

Migrants. Double offense à la République. La loi sur les migrants que viennent d'adopter les députés de la majorité est révélatrice de pratiques de l'ancien monde, et du climat actuel. Un problème égale une loi. Sans savoir s'il y a effectivement problème, ou s'il est exagéré, mais l'opinion publique sacralisée veille. Donc une loi, équilibrée selon les éléments de langage, en réalité, même si le délit de solidarité est assoupli, c'est une loi qui n'est pas à l'honneur de la France. C'est une loi de police, non une loi sociétale. Une loi de mauvaise politique, car la France se montre incapable (ou ne veut pas vraiment) porter dignement le dossier au niveau européen.

L'autre versant de cette double offense, on la doit à ces miliciens d'extrême droite crapahutant au sommet d'un col pour bloquer le passage d'éventuels migrants. Un délit. Mais que fait la police pour le réprimer ? Juste un tweet de condamnation du porte-parole du gouvernement. Un peu court, peut-être ?

Macron le Vosgien. Le président qui ne  craint pas, tel Bonaparte, d'affronter l'adversité en allant au-devant de ses adversaires. L'homme qui tient tête, qui répond, qui a du caractère. Comme à Saint-Dié-des-Vosges. Bel exercice de com. Avec tout de suite sa limite. Si à chaque sortie, Macron se fait un devoir (et manifestement un plaisir) d'aller se quetscher avec des opposants au  verbe haut, l'idée selon laquelle c'est bien toute la France qui est en colère, va faire son chemin dans l'imaginaire collectif. Et en montant sur un ring, faut-il taper juste. Je renvoie aux décodeurs divers et variés (Le Monde, Libé, Europe 1) qui ont épinglé le président après sa prestation sur BFM. Autre limite à l'exercice de com : Macron le premier à dégoupiller en tête de ses troupes se prive de fusibles qui pourraient s'avérer utiles. Ce qui explique que certains députés LREM, si j'en crois l'Express, commencent à se payer le Premier ministre, jugé maladroit et trop discret...

Fac. Comme fake news.  Un blessé grave après l'intervention des forces de l'ordre à Tolbiac ? L'affirmation manifestement erronée des grandes gueules (y compris journalistiques) de l'extrême gauche n'a pourtant pas conduit ses auteurs à proposer un démenti et des excuses. C'est vraiment trop leur demander ?

De l'ORE transformée en plomb. Ce n'est pas une loi de sélection. Mais pas une loi non plus qui permettra de rendre l'université plus accueillante, plus attentionnée, plus efficace pour faire réussir les étudiants, faute de moyens suffisants. Car c'est plutôt là le problème.  Y avait-il besoin d'une loi pour adapter APB (et rappelons que ce n'est pas l'outil mais les universités qui décident des capacités d'accueil !) et supprimer le tirage au sort ? Pas sûr. Mais, dans le nouveau, comme dans l'ancien monde, un problème, une loi.

Des nouvelles du quartier (de Nancy). Un nouvel appel en faveur d'un vrai tram. Et ce ne sera pas le dernier. Débats métropolitains vifs. Des promesses pour faire accroire que les phases 1 et 2 sont bien liées et destinées à offrir très vite un vrai et beau tram sur rail d'Essey à Brabois. Mais les promesses, c'est bien connu, n'engagent que ceux qui les reçoivent. Un peu plus de  certitudes, d'engagements ficelés, budgétaires (et des choix, parfois douloureux) restent à venir. A moins qu'on ait compris trop vite : le choix de favoriser le médical privé (Pasteur, bien desservi) au détriment du public, avec le CHU ? On n'ose le croire.

Philippe RIVET