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Diagonales de l'actu

Collège : l’argument à double tranchant de la baisse de niveau

25 Mai 2015 , Rédigé par Philippe Rivet Publié dans #Politique et éducation

Vincent Peillon continue à défendre son bébé

Vincent Peillon continue à défendre son bébé

A la veille de la journée de grève des enseignants hostiles à la réforme du collège, une brochette de ministres s’est exprimée ce lundi matin sur les ondes. A commencer par le Premier d’entre eux, montant au créneau sur un domaine qui n’est pas son registre d’intervention habituel, défendant et l’éducation et la culture. Et c’était sur France Culture.
Sur RTL, Vincent Peillon défendait son bébé, la loi qui porte en germe la réforme du collège. Cohérent avec lui-même. Se posant en ministre qu’il serait encore, en lieu et place de l’actuelle titulaire du poste. En tout cas, plus solidaire que Jack Lang, sur LCI et Radio Classique, qui avait déjà sonné le tocsin, avec une belle dose d’amnésie sur sa politique plus bling bling qu’efficace.
On a eu droit aussi à Luc Chatel (qui se passe de commentaire, par charité chrétienne du lundi matin) JP Chevènement plus préoccupé par la Syrie (et pourtant dont le bilan rue de Grenelle n’est pas nul).
Qu’a-t-on appris de neuf ? Pas grand-chose en vérité. La nouveauté, qui est en fait une confirmation, réside du côté de l’étude sur le niveau en maths que révèle, opportunément ( ?) le ministère. Confirmation, car ce constat sur la baisse de niveau figurait déjà dans le classement Pisa de 2012.
Mais utiliser l’argument de la baisse de niveau pour justifier la réforme peut paraître à la fois logique et dangereux. Logique car cela revient à dire qu’il faut changer ce qui ne marche pas. Dangereux car l’approche globalisante, que retiendra forcément le grand public et qu’on lui aura servie comme telle, fait l’impasse sur une série de nuances d’ordre sociologique qui mériteraient d’être mises en lumière. Outre le fait qu’en terme de com’ on peut trouver mieux qu’un argument négatif pour convaincre, il faut souligner que l’élite continue de bien se porter. Ne reste plus qu’à convaincre de l’élargir.
Et sans compter que cette baisse de niveau pointée en maths risque d’énerver les profs et donc grossir les rangs des grévistes dont le front hétéroclite, du Snes (en principe de gauche) au Snalc (de droite, même s’il réfute cette appartenance), en passant par Fo la CGT et Sud affiche des revendications apparaissent davantage corporatistes que pédagogiques.
Et pour brouiller encore davantage les cartes, le Parisien publie un sondage selon lequel les deux tiers des parents seraient d’accord avec les grévistes. Et si on renvoyait les instituts de sondages à leurs chères études ?
Mais pour ce que j’en dis.

Philippe RIVET

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