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Diagonales de l'actu

La double faillite morale de Mélenchon et consorts

13 Octobre 2023 , Rédigé par Philippe Rivet

La double faillite morale de Mélenchon et consorts

Mélenchon refuse de reconnaître le caractère islamiste de l'acte terroriste d'Arras quand bien même l'auteur a crié " Allah Akbar". Histoire d'une double faillite morale tragiquement avérée ce vendredi après une semaine de dérive.

Les observateurs de la vie politique n'ont pas mis longtemps à se rendre compte de l'ineptie révoltante des réactions, via les réseaux sociaux, de Mélenchon et de sa bande. Larmes de crocodiles avec les condoléances aux familles après avoir condamné " l'attaque", parfois, mais rarement qualifiée de terroriste, et jamais d'islamiste, malgré le cri "Allah Akbar" poussé par l'assaillant dans la cité scolaire d'Arras. Mélenchon et ses épigones signent ainsi une faillite morale, même une double faillite morale après une semaine de dérive, car cela impacte toute la gauche et, faute de conscience aujourd'hui à voix forte et respectée à gauche, "libère" encore davantage la parole de ceux à droite qui, sous prétexte de défendre Israël, laissent écouler leur fiel raciste anti-migrant et en particulier anti-arabe et musulman. Au point que leur logorrhée ne les distingue plus du RN.

. Mélenchon peut toujours crier au loup en se posant en victime qui serait ostracisée, lui et ses amis ne récoltent que ce qu'ils ont semé : des déclarations nauséabondes, éloignées de la réalité de surcroît, d'une mauvaise foi rarement égalée qui les font sortir du champ républicain.

Il n'est pas inutile de lire Le Point et l'Express pour bien comprendre que LFI, qui relevait davantage d'un indéfinissable mélange gazeux que d'un parti politique structuré et un brin démocratique, n'a plus aucune autorité ni légitimité pour intervenir dans le débat public, encore moins pour donner des leçons.

On peut même écrire que Mélenchon emprunte aujourd'hui le chemin inverse de celui de Jean Jaurès. Dans un article publié par le site The Conversation, le sociologue Michel Wierworka qui s'interroge sur " l'antisémitisme, vieux démon de la gauche française". Il rappelle que Jaurès avait tenu des propos teintés d'antisémitisme avant de devenir dreyfusard. Il cite aussi Voltaire, Marx, et le bisontin Proudhon pour leur " mots lourds de préjugés haineux".

En défilant avec des groupuscules islamistes en 2019, en acceptant que ses candidats aux législatives soient soutenus par l'ex responsable travailliste Corbyn, viré de son parti pour antisémitisme, en s'en prenant vertement au Crif, en refusant de dénoncer les émeutes de début juillet,  etc, Mélenchon a adopté une posture indéfendable, qu'il a imposée à ses troupes. Dont une partie déserte petit à petit LFI où l'injustifiable tient désormais lieu de ligne de conduite.

Pourtant le Mélenchon de 2023 n'a pas grand chose à voir avec le Mélenchon des années 90 si l'on en croit l'article de Saïd Mahrane dans Le Point : " Julien Dray se souvient d'un temps des années 90 où un de ses camarades se trouvait un peu trop propalestinien, l'appelant à plus d'équilibre. Ce camarade s'appelait Mélenchon". Le même qui qualifie le Hamas aujourd'hui de forces palestiniennes, qui dénonce un régime d'apartheid en Israël et estime que lorsque la Première ministre s'exprime, Elisabeth Borne parle de l'étranger. 

Dans L'Express, Anne Rosencher, qui documente en cinq points " la complaisance de LFI pour l'antisémitisme" conclut lucidement : " Moi, je ne  crois que ce que je vois. Je relie les points entre eux, et je vois un dessein effrayant. Ceux qui ne le voient pas ne veulent simplement pas le voir".

Mélenchon et ses amis (dont le nombre se réduit) sont disqualifiés. On attend que leurs partenaires au sein de la Nupes (rebaptisée, conservons un peu d'humour, nupaises de lie par un humoriste twittos, Philippe Briday) affichent leur détemination ce week-end à couper net avec ces politiques aux propos malodorants et aux postures révoltantes.

Car il ne faut jamais cesser de rappeler les faits : c'est une bien une attaque menée par un groupe terroriste islamiste qui a eu lieu samedi contre Israël. Le Hamas se moque éperdument de la cause palestinienne, sinon ses responsables ne détourneraient pas l'argent versé généreusement par le Qatar pour se construire des villas, fabriquer des armes et des tunnels avec le soutien de l'Iran, tout en laissant la population gazaouie dans une misère effroyable. Le Hamas n'a pas pour objectif de construire un projet d'Etat palestinien mais de détruire Israël. Trop difficile à comprendre chez les idéologisés de l'extrême gauche qui ne  cherche qu'à répandre la haine et étaler sa médiocrité.

Il n'y avait qu'à regarder les deux réactions diffusées ce jeudi soir sur France 2 après le discours du chef  de l'Etat pour le  constater : autant le député PS Boris Vallaud s'est montré digne, clair (remplaçant avantageusement Faure), tandis que Bompard s'est montré balbutiant, embarrassé et inaudible.

Comme LFI ne  connaît pas de limite dans l'ignominie, les voilà ses artificiers à dénoncer les crimes de guerre d'Israël contre Gaza, en prévision d'une probable prochaine intervention terrestre. Si on peut la souhaite la plus proportionnée possible, peut-on décemment imaginer une seule seconde qu'il n'y ait pas de riposte de la part du pays attaqué par des terroristes ?

Comment ne pas approuver aussi le bras de fer qui consiste à imposer un blocus total à Gaza tant que le Hamas ne libère pas les otages ?

Cela n'empêche pas de penser tout le mal qu'on veut de la politique Nétanyahou, mais pratiquer l'amalgame comme se complaît à le faire LFI & CO en mettant sur le même plan Hamas et exécutif israélien est tout simplement humainement insupportable. Emmanuel Macron a parlé de " faute morale, stratégique, politique". C'est pire : nous sommes bien face à une faillite morale.

 

Philippe RIVET

 

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