Confinement Jour 12

Confinement Jour 12. Moins une heure.  Mais il est quand même midi.  Le temps, pas mesurable.  Long ? Court ? Décalé ? Question de perception. Au 13e jour, j'ai le sentiment que le changement d'heure est moins perturbant que d'habitude.  Journée mi-figue mi-raisin. Vite, vite que je termine mon exercice quotidien pour me replonger dans un polar politique " Quelques gouttes de sang sur le bureau du maire" de Hubert Huertas (allez, ce sera le livre du jour).

Citations du jours (deux, parce que c'est dimanche) : " Rares sont les hommes capables de penser, mais tous sont désireux d'avoir une opinion", Arthur Schopenauer. Et : " Les chiffres sont des innocents qui avouent facilement sous la torture"., Alfred Sauvy (citation piquée dans un Un que j'ai conservé).

Spéciale dédicace. Je ne peux résister à dédicacer ces deux citations à Muselier, patron de Paca qui, après avoir poussé Raoult auprès de Macron et nourri ainsi la confusion, se félicite sur Twitter de la prestation du tandem Philippe-Véran. Pourquoi, il a à se faire pardonner ?  Et la deuxième citation, je la dédicace au savant de Marseille pour son art de manipuler les chiffres et d'abuser ainsi de la crédulité des foules. Un vrai virtuose de l'habillage (masque bien sûr) des chiffres. Il oublie juste de précise dans sa dernière étude que la grande majorité des 80 patients étaient atteints très légèrement.

Le mur du çon franchi ce jour (expression empruntée au palmipède bien connu), et qui s'impose comme nouvelle rubrique : franchi donc par le dictateur de Biélorussie (ou Bélarus), ou le championnat de foot se poursuit, car le grand penseur présidentiel estime que le covid19 c'est de " la psychose".

A vomir. Le vol de matériel médical par un ingénieur de l'hôpital de Champigny-sur-Marne qui le revendait sur le Bon coin.

La pensée du jour. " Ma hantise, c'est que tout reprenne tel quel". Nicolas Mathieu. Il n'a pas tort.

Pénurie. L'Etat engage sa responsabilité avec la pénurie de masque, prévient un avocat nancéien. La liste des prévenus s'annonce sans fin dans les prétoires.  Mais se souvenir de l'adage bien connu : quand la politique entre dans les prétoires, c'est la justice qui en sort.  Il s'agira de bien cadrer et fonder les poursuites.

Business. Leclerc a quasiment doublé le prix de ses pâtes, relèvent des twittos. Business as usual.      

Exister. Des parlementaires, probablement désoeuvrés, ironisent sur Twitter sur la cote de Macron et du gouvernement. Poser des question est une chose, sombrer dans la politique politicienne comme le font ces élus de la droite dure ou de la gauche radicale, c'en est une autre. On peut suggérer aux parlemenaires oisifs de prêter main forte à la réserve citoyenne, comme le font la trentaine de parlementaires ex-personnels de santé, courageusement.  Ceux qui n'ont pas de compétences médicales peuvent toujours aller ramasser asperges et fraises. Par exemple. Ou aider les associations caritatives en manque de bras.

Identitaires. Tiens, je me disais, on n'entend plus les irrédentistes alsaciens. Tous contaminés ? Un de leurs porte-parole s'est quand même élevé contre le fait que France 3 ne diffuse plus un journal alsacien mais seulement Grand Est. Sait-il seulement comment les médias travaillent, surtout en ce moment?  Ce même olibrius aurait pu aussi saluer la solidarité de toute la Région, des autres régions et des voisins frontaliers, mais c'est sans doute trop lui demander.

Alsace. L'Alsace n'est pas une île. Et depuis Mulhouse le virus des évangélistes s'est diffusé. Sans qu'ils le sachent eux-même au début. Mais ils ont eu le droit de récidiver avec une nouvelle réunion, en petit format certes, autorisé par un sous-préfet. Qui ne serait pas un peu évangéliste sur les bords ? Hallucinant.

Alsace. Suite. Eclairants dossiers du Monde et de France Info sur le scénario et la chronologie de la contamination à Mulhouse. L'on en déduit que les alertes lancées dans cette ville fin février et surtout le 3 mars, comme la contagion qui a frappé à l'hôpital de Strasbourg, n'ont pas été perçues par les autorités comme il aurait fallu. Alors ?

Twitter again.  Hénart et Klein, les deux challengers du second tour des municipales (à moins qu'on rembobine et qu'on recommence le premier ?) se marquent à la culotte sur Twitter.  Seront plus jugés sur leur action que sur leur com. Je dis ça, je dis rien.

A demain. Peut-être.

Philippe RIVET