Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Diagonales de l'actu

L'appel de Nancy

1 Mai 2017 , Rédigé par Philippe Rivet

C'était en 2007 : mais Jean-Marie Le Pen reste bien le père de Marine Le Pen.

C'était en 2007 : mais Jean-Marie Le Pen reste bien le père de Marine Le Pen.

Trois mille. Nous étions trois mille à défiler dans les rues de Nancy ce lundi 1er mai, syndicats, élus de droite et de gauche (et même des Insoumis), simples citoyens qui ont tout compris du risque Le Pen. Trois mille ? Certes, rien à voir avec la mobilisation de 2002. Faut-il alors laisser tomber, considérer que la France est devenue banalement néo-pétainiste ? Que nenni.

Manifester, c'est ce qui reste comme droit fondamental, à utiliser sans modération pour éviter le pire. " Le choix en politique n'est pas entre le bien et le mal mais entre le préférable et le détestable" : cette citation de Raymond Aron fait florès sur les réseaux sociaux. Tant mieux. Elle est tout simplement lumineuse.

Ne soyons pas plus naïfs que ça : tous ceux qui ont défilé ce lundi matin à Nancy sont sans doute pétris de convictions républicaines. J'aurai du mal à ne pas soupçonner certains élus d'arrière-pensées un peu moins nobles. Mais ce n'est pas le moment de barguigner : ils étaient là. Même si certains se sont volatilisés avant la fin de la manif. Ceux qui ont eu vraiment tort : les absents.

Nancy est l'une des rares villes de France où les syndicats (que je ne porte pas tous, spontanément dans mon coeur),  ont quand même à faire défiler ensemble CFDT,CGT, Sud et FSU. C'était loin d'être gagné d'avance. Ailleurs, ça n'a pas marché. Surprenant aussi l'absence de l'Unsa (même si certains de ses syndiqués étaient présents) .  Pas surprenant en revanche celle de FO attaché à la " neutralité". Neutralité politique : je veux bien, ça me gêne beaucoup chaque fois qu'un syndicat s'affiche à la remorque d'un parti, mais là n'était pas la question : c'est le choix entre une société garantissant les libertés publiques, et bien d'autres choses encore, et une conception d'une France repliée, marchant au pas, rabougrie.  Certains ont manifestement des grands-parents qui ont apprécié la dernière période sombre de notre Histoire.

Le FN se nourrit de l'inefficacité des partis classiques, de tous ceux qui ont été ou sont encore au pouvoir,  analyse Macron qui entend vraiment changer les choses. On verra bien. Mais j'ai au moins une certitude : ce n'est pas parce que la démocratie dysfonctionne, ou ne répond pas à toutes nos attentes, qu'il faut choisir un régime réactionnaire, dictatorial tel que l'on en voit pousser en Hongrie, Turquie, qui menace l'Italie.

Macron est un brin expéditif : tout n'a pas échoué. La lutte contre le chômage, sans doute, mais la responsabilité est  collective : élus, syndicats, patrons. Raffermir les valeurs en les incarnant davantage, en acceptant aussi de faire passer l'intérêt général avant leur petit intérêt personnel (je sais, c'est pour certains beaucoup demandé), voici la vraie responsabilités des futurs élus de la Nation. Ils n'auront plus droit à l'erreur.

Philippe RIVET

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article