Estrosi à toute vitesse
Mine de rien, Christian Estrosi vient d’apporter une contribution décisive au débat sur la réforme du collège : « Les familles n’ont qu’à éduquer leurs enfants ». Voilà un propos, qui par son bon sens populiste, frappera à coup sûr les esprits. Cette remarque le député-maire de Nice et désormais chef de fil des régionales pour l’UMP en Paca, l’a faite lorsqu’il a été interrogé sur le jugement innocentant les policiers qui avaient poursuivi deux ados qui ont fini électrocutés.
Pour Estrosi, pas à une inexactitude près pourvu que le propos fasse mouche, si les deux jeunes étaient poursuivis, c’est parce que ces « délinquants » (sic) - la présomption d’innocence serait un luxe à appliquer seulement aux politiques ? - étaient en excès de vitesse. Sauf qu’ils étaient tout simplement à…pied. C’est Estrosi donc qui mériterait une mise à pied pour avoir confondu les drames de Clichy-sous-Bois de 2005 (affaire sur laquelle il était interrogé) et celui de Villiers-le-Bel survenu en 2007 avec la collision entre une voiture de police et une moto qui transportait deux jeunes, tués dans l’accident. Tous les médias et sites, dont le Figaro, se sont fait un devoir d’épingler l’auteur de cette salade niçoise pas franchement comestible.
Celui qui est surnommé le « motodidacte » en raison de ses exploits passés davantage sportifs que scolaires, n’hésite jamais à se surpasser. Quitte à être pris en flagrant délit d’excès de vitesse, voire de dérapage sérieux, occasionnant des sorties de route. A droite toute, même à droite du FN quand il évoque la 5e colonne pour qualifier son obsession de la menace islamiste.
Ne lui reste plus qu’à inviter le sympathique Viktor Orban, Premier ministre hongrois qui vient de se distinguer au Parlement européen, à faire partie de son comité de soutien.
Philippe RIVET