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Diagonales de l'actu

Dallas en Grand Est (2) ambiance polaire au conseil régional sur fond de campagne sénatoriale

10 Janvier 2023 , Rédigé par Philippe Rivet

Dallas en Grand Est (2) ambiance polaire au conseil régional sur fond de campagne sénatoriale

Quel rapport entre la Région et le Sénat ? Le cumul, autorisé par la loi, qui permet à quelques parlementaires d'occuper des postes au conseil régional du Grand Est. D'être au carrefour stratégique d'aides accordés par le Grand Est aux autres collectivités, comme les communes, dont les élus sont (au moins les maires dans les plus petites) les grands électeurs des sénateurs...

Vous suivez toujours ?  Il se trouve qu'à l'automne, lors du prochain renouvellement par moitié de la haute assemblée, cinq départements sur les dix que compte le Grand Est seront concernés par le renouvellement (Marne, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle). La campagne est déjà lancée, percutée par le départ de Jean Rottner de la Région, qui oblige cette dernière à réélire un exécutif.  Ce qui aiguise bien des ambitions.

Le scrutin sénatorial est lisible par le plus grand nombre quand il s'agit d'une élection type uninominal majoritaire à deux tours, avec deux sénateurs à élire, comme en Meuse ou en Haute-Marne. Il est plus compliqué à saisir, y compris pour les spécialistes (qui l'avouent eux-mêmes), quand il s'agit d'un scrutin de liste, plurinominal, et proportionnel, à la plus forte moyenne.

Les grandes manoeuvres sont déjà bien engagées. En toute discrétion. En Meurthe-et-Moselle, la démission de Philippe Nachbar (sénateur depuis 1992), par ailleurs LR, a permis de faire monter la suivante de liste (liste paritaire oblige), en l'occurrence Véronique Del Fabro,  élue locale du Lunévillois, LR, même si elle se définit dans l'Est Républicain comme étant de tendance centriste. Son arrivée au Sénat ne doit rien au hasard. Elle annonce de fait sa candidature pour l'élection de septembre, et devrait figurer en bonne place sur la liste que conduira la tête de liste sortante, Jean-François Husson. Et conduire à reléguer dans les profondeurs de la liste, au lieu de la deuxième place, Véronique Guillotin, élue du parti radical (groupe RDSE),jugée par ses partenaires LR  comme trop macroniste. Et par ailleurs présidente sortante de commission à la Région.

Il se trouve que Husson, Nachbar ett Guillotin siègent au conseil régional, au sein de la majorité. Vous humez l'ambiance ? Polaire, forcément polaire. Car il est fort peu probable que la liste Husson réalise en septembre la même performance qu'il y a six ans en raflant trois postes (le dernier à 7 voix) sur quatre.  Compte tenu du basculement de Nancy à gauche, le sortant socialiste, Olivier Jacquin, est bien placé pour mener une liste susceptible de remporter deux sièges, voire trois éventuellement. De quoi jouer sur les nerfs des sortants ou futurs candidats à droite, d'aiguiser des appétits à gauche, une émulation musclée au sein de la Nupes entre PS, PC et écolos.  Et peut-être LFI, déjà bien servi cependant aux législatives.

Il ne faut pas exclure une liste macroniste (à condition que la guerre entre Emmanuel Lacresse et Carole Grandjean ne fasse pas trop de dégâts au sein de Renaissance 54), d'autres listes, éventuellement en dissidence. C'est dire l'ambiance qui va présider aux relations entre candidats qui siègent au conseil régional. Dont l'exécutif ne pourra s'exonérer de mettre aussi les mains dans le cambouis, les conseillers régionaux faisant partie des grands électeurs.

Philippe RIVET

 

Demain : quand les centristes sèment la zizanie chez les LR, tout en s'épouillant  joyeusement.

 

 

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