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Diagonales de l'actu

Ecole : ne pas confondre primaire et ...primaire

4 Septembre 2016 , Rédigé par Philippe Rivet Publié dans #education et politique

  Ecole : ne pas confondre primaire et ...primaire

Feu sur l'école : Sarkozy a déjà fait savoir dans son opuscule de campagne, en quelques lignes, qu'il voulait faire table rase des réformes engagées sur et autour de l'école. Cela a moins le mérite d'être clair. Pour les remplacer par quoi ? C'est le grand mystère. Pour ne pas être en reste, ses concurrents à la primaire de la droite (de plus en plus à droite, d'ailleurs), Fillon et Le Maire y sont allés de leur petit couplet. Fillon veut réformer les programmes d'histoire du primaire, pas assez patriotiques à son goût. Les décodeurs du Monde se sont fait un devoir (et un plaisir) d'épingler ses exagérations. Quant à Le Maire, qui s'était déjà illustré par ses dérapages plus que démagos et à répétition sur le collège, il vient d'en remettre une couche, à La Baule, sur le primaire : Najat Vallaud-Belkacem imposerait, selon lui, l'apprentissage de l'arabe en CP. Sous entendu : au détriment du français. Des propos qui sentent plus que le souffre, qui exhalent des relents années 30 et suivantes, vous ne trouvez pas ?

Sur l'éducation, Juppé est le seul à droite qui ne s'en sort pas trop mal, ou plus exactement, qui reste dans les clous du débat républicain. Ses propositions se discutent, évidemment, mais c'est le jeu normal de toute campagne électorale. Question : jusqu'à quand résistera-t-il ?

Ancien Premier ministre, ancien ministre de l'Enseignement supérieur, ancien ministre de l'Education (qui mit en place le socle commun acte 1), Fillon a-t-il perdu son sang froid. Il n'en est pas à son premier dérapage. On attendait de lui plus de hauteur, plus de vision globale, qu'on partage ou pas, mais lui, comme pour les autres candidats (de droite et de gauche), cela relève du débat sain. Or, l'éducation a toujours été au coeur en France de campagnes hystériques, loin des vrais enjeux, par calcul, par volonté de les masquer, par incompétence, par légèreté. Bref, le plus souvent par démagogie, pour exprimer ce que " les gens veulent entendre".

On savait déjà que quand la politique entre dans les prétoires, c'est la justice qui en sort. Quand le populisme le plus vil entre dans la cour d'école, c'est l'éducation qui en sort. Abîmée, meurtrie. C'est l'avenir du pays qui se meurt.

Attention danger mortifère : ne pas confondre primaire et... primaire.

Philippe RIVET

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