Ces députés gauches et liberticides

Tout simplement inquiétant, et même gravissime pour la démocratie : l’amendement au texte sur la prorogation de l’Etat d’urgence que viennent de dépose 21 députés (PS) censeurs, soutenus dans leur entreprise liberticide par quelques collègues de droite, au prétexte de dérapages qui auraient été commis par certains médias lors des attentats de janvier.

L’amendement CL41 déposé le 18 novembre dernier, reprenant une disposition de la loi de …1955, stipule que les autorités administratives sont habilitées à « prendre toutes les mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature ainsi que celui des émissions radiophoniques, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales ». Rien de moins.

Aussi, pour la complète information de nos lecteurs, nous nous faisons un devoir (pendant que nous le pouvons encore) de proposer le lien qui livre le nom des auteurs de cet amendement aussi gauche que liberticide : http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/3225/CION_LOIS/CL41.asp

Emmenés par Sandrine Mazetier, députée de Paris (et diplômée en communication !) les 21 censeurs initiaux (passés à 28), tous socialistes, comptent parmi eux notamment deux députés Lorrains, Dominique Potier (Toul) et Jean-Marc Fournel (Longwy) qui ont reçu le soutien indirect d’un troisième (de droite), Marie-Jo Zimmermann (Metz), engagée dans une démarche similaire.

Mention spéciale au député Potier, 4e signataire, qui s’est déjà illustré : en appuyant son refus de voter le mariage pour tous (ce qui était sa liberté) sur des présupposés anthropologiques voisins des arguments de l’extrême droite ; en refusant de condamner les propos de Nadine Morano sur « la race blanche » au prétexte qu’il ne commente jamais les propos de celle qu’il avait battue en 2012. Et pour le coup de l’amendement, Potier retrouve Binet, qui fut rapporteur du projet de loi sur le MPT. Fragile démocratie.

Juste un conseil et un rappel à l’attention de ces nouveaux alliés objectifs de Daech. Le conseil : évitez d’approcher le diable médiatique, planquez-vous dans votre permanence, couvrez vous la tête de cendres. Le rappel : sans liberté de la presse, pas de démocratie. Car, comme le soulignait fort justement les décodeurs du Monde ce week-end « Informer, c’est aussi démentir les rumeurs ».

Rassurons nos lecteurs : l’amendement a été très vite et violemment critiqué en commission, conduisant Mazetier à le retirer. Il se dit même que ces députés PS se sont pris une engueulade par leurs camarades. Une petite claque aux mauvaises odeurs en somme. On respire ?

Philippe RIVET