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Diagonales de l'actu

Confinement Jour 53

9 Mai 2020 , Rédigé par Philippe Rivet

Confinement Jour 53

Confinement Jour 53. Le 54 est en route. En route vers le 55e et dernier. Dernier, vraiment ?  Gare à lundi. La pluie sera le meilleure alliée de la progressivité attendue. Sinon cela pourrait bien être la journée du des cons (pas) finement. Excusez la trivialité du propos. Car c'est bien de ça dont il s'agit, quand on voit les anticipations du déconfinement ce samedi, plus de voitures, plus de piétons, plus de monde dans les magasins, plus de gens masqués, mais plus qui tripatouillent leur masque ou le font glisser sous le menton quand ils entrent dans un commerce avant de le remettre à la sortie...

Tout et n'importe quoi. C'est le cas de la carte publiée chaque jour. Vert ou rouge ? Réponse : le ver est dans le fruit du déconfinement. Car le virus continue de circuler y compris en zone verte (Dordogne, juste par exemple) qui pourrait bien rougir d'un déconfinement trop débridé. En attendant, ce sont les " rouges" qui se sentent injustement stigmatisés pour les raisons précédentes. Même si là, aussi, dans ces territoires, le déconfinement anticipé n'annonce rien de bon.

Je le repète : le confinement est éminemment liberticide, utilisé comme méthode faute de dispositifs et d'outils prévus par anticipation par le pouvoir en place (cf. l'enquête éclairante du Monde qui donne d'ailleurs quelques boutons à certains, preuve qu'elle a visé juste). Mais ne jouons pas au plus malin, a prévenu le PM chargé de gérer une forme grave de pénurie portant atteinte à la santé.  Prudence est mère de sûreté, jamais l'adage n'aura été aussi précieux et valide, alors qu'en d'autres temps, on aurait pu le  considérer comme un frein émis par des bobos incurables.

Reste une question , jusqu'où va l'acceptabilité sociale ? En Suisse,  des manifestants protestent contre le confinement, estimant que cela porte atteinte à leurs droits fondamentaux. A regarder de plus près que les mouvements de protestation initiés par Trump et ses illuminés.

Et les bobos ? En fait, les plus friqués sont partis se planquer en province, dans leur résidence de campagne, et n'osent pas trop la ramener (et se ramener) pour l'instant. J'attends juste leur retour vers leur entreprise. Télétravailler depuis une zone blanche, ce n'est pas l'idéal...

Business as usual : c'est un autre adage qu'a essayé de mettre en pratique un ex-collaborateur du député Véran devenu ministre, en tentant de toucher une commission sur une commande masques proposée au ministre de la santé.  Rattrapée par la patrouille (en l'occurrence Médiapart),  celui qui était devenu collaborateur d'une députée LREM a dû démissionné. C'est bien le moins, non ?

Au registre des covidioties du jour, difficile de ne pas citer au tableau d'honneur Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat à l'Economie. Après avoir suggéré de faire des affaires en bourse alors que celle-ci plongeait, elle récidive dans une grande confusion d'où il ressort qu'il serait possible d'emprunter les transports en commun lundi, si on n'a pas pu se procurer un masque. Coup de gueule de Juvin, chef des urgences à Pompidou. Et pas que de lui. La ministricule a été obligée de rétropédaler la tête basse en réaffirmant par communiqué l'obligation de porter un masque dans les transports en commun. On imagine déjà mal comme la distance physique va être possible à Paris, alors sans masque, c'est le bouillon de culture assuré.

Les maires devraient voir leur responsabilité pénale atténuer, à l'issue d'un vote de compromis au Parlement. Le type même  de fausse bonne idée. Moins de responsabilité pénale, moins de responsabilité politique. Mais une façon d'éviter de mettre en porte à faux des maires favorables à la majorité (et soutenus par elle aux municipales) et qui n'en pensent pas moins en privé.  Le courage en politique ? On en reparlera.

Les mêmes maires doivent toutefois savoir que si survient un problème, ils se retrouveront seuls, absolument seuls. D'ailleurs, on s'aperçoit que la progressivité de la réouverture des écoles s'étend sur plusieurs semaines, y compris dans les grandes villes qui disposent de plus de moyens que les villages.

Le virus politique continuant de circuler, les calculs sur le nombre de députés LREM qui quittent le navire majoritaire se poursuit. Une quasi-certitude : le groupe des marcheurs n'aura plus la majorité absolue et sera obligé de passer sous les fourches caudines du MoDem de Bayrou (qui se verra bien à nouveau en faiseur de roi) et du groupe AGIR (droite macronienne, dont bon nombre de LR ou ex-LR).

A demain. Peut-être.

Philippe RIVET

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