Confinement Jour 51

Confinement Jour 51. Jusqu'à midi. Le Jour 52 entamé largement, et dominé par l'intervention du PM et d'une brochette de ministres.  Le gouvernement est généreux : il a doublé le nombre de journalistes autorisés à poser des questions pour les consoeurs et confrères : deux.  Allez, encore un effort. Mais on ne peut pas tout obtenir dans la même semaine. Le site des " bons articles " a été supprimé. Peut-être qu'après une semaine de déconfinement progressif, l'executif concèdera-t-il de déconfiner la presse ?

Revenons d'abord sur les covidioties de la semaine dont l'une a déjà été évoquée dans ce blog mais réactivée aujourd'hui, et une autre passée trop vite sous mes écrans radars. Celle de Mélenchon qui, dans la presse suisse, qualifie Macron de " bandit de grand chemin". Hé, Jean-Luc, t'as fumé la moquette, ou quoi ? Comme l'a relevé fort justement un internaute, se faire traiter de délinquant par un repris de justice est une volupté de fin gourmet.

L'autre coviodiotie continue d'exercer ses ravages, mettant dans l'embarras et Premier ministre, et ministre de l'éducation nationale, condamnés à gérer les conséquences (mais surtout les maires sur le terrain) : le volontariat des familles pour la reprise de l'école. On voit bien le pragmatisme de l'annonce : moins on a de gamins qui reviennent, plus c'est facile à gérer, et plus aisé à démontrer que la mesure annoncée en fanfare il y a un mois, était parfaitement réalisable.

Sauf que les oukases nationaux passent mal. Surtout quand des préfets zélés ( à croire qu'ils sont en cours d'évaluation) exercent des pressions sur les maires pour rouvrir leurs écoles. Réputée cabocharde, Martine Aubry n 'a pas raté l'occasion d'affirmer à C à Vous que si l'éduc nat lui avait imposé 15 élèves par classe, elle aurait refusé. Elle en acceptera 10. Ce qui paraît plus que raisonnable. Ailleurs, le même caractère n'est pas forcément partagé, par tempérament plus conciliant, par stratégie politique aussi. Soit c'est niet, ou pas tout de suite. Soit c'est tout de suite à 15, avec ouverture des crèches. Les meilleurs de la classe négocient en coulisse au Sénat un amoindrissement de leur responsabilité pénale. On ne sait jamais...

Reprenons donc notre raisonnement personnel à quatre jours de la reprise officielle. Oui, l'idée de Macron pouvait être bonne, à condition de cibler d'abord les décrocheurs à tous les étages du système éducatif et les classes à examen (brevet, bac).  Ce n'est pas tout à fait ce qui va se passer.

Et j'attends encore les explications sur le fait que les collèges resteront fermés si le  département demeure classé route, tandis que les écoles (dont les maternelles) seront ouvertes avec une distanciation physique très difficile à appliquer...

On aura aussi compris que le port du masque n'est pas une question de santé publique, puisqu'il ne sera pas gratuit.  Masques à rade ?

Quant aux  tests, c'est quasiment silence radio pour les sérologiques. Pour les PCR, on serait prêt. J'attends de voir.

En matière de test de com' , le gouvernement devrait apprendre qu''il existe la communication verbable et aussi la communication non verbale.Quand on découvre au fil de la conférence que les micros ne sont pas désinfectés après chaque ministre, que Bruno Le Maire s'autorise le luxe de les tripoter pour les mettre à sa hauteur, on soupire de soulagement en se disant qu'ils n'ont pas essayé de masques en direct. Ils sont sans doute partis demander conseil à Sibeth Ndiaye.

A demain. Peut-être.

Philippe RIVET