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Diagonales de l'actu

Et si le foot était devenu trop politique ?

19 Décembre 2022 , Rédigé par Philippe Rivet

Et si le foot était devenu trop politique ?

Le torrent vomitif qui s'est abattu sur Emmanuel Macron parce qu'il a pris l'initiative d'aller consoler Kylian Mbappé sur le terrain, dépasse tout ce que l'on peut raisonnablement imaginer comme ressentiment. Aussi vomitif que le racisme affiché par l'équipe argentine vis-à-vis de l'enfant de Bondy, meilleur buteur de ce mondial.

Moi qui ne suis pas footeux, j'en arrive à me demander au lendemain de cette finale extraordinaire, si je ne vais pas finir par préférer le foot et la ferveur qu'il est capable de déclencher, à la politique dont le vinaigre finit par m'indisposer. Surtout quand d'aucuns confondent humour - même pincé - et ironie - aussi verbeuse que méchante.

Passons sur l'édito très bobo-gaucho de Libé, son auteur ayant même bon de conclure que Mbappé était resté indifférent à la démarche de Macron. Il était seulement sonné par la défaite. Le contresens assumé relève de la mauvaise foi.

Comment passer sous silence les réactions dont le grotesque le dispute à l'acidité gastrique des Rousseau et Obono ou de Faure lequel, encore marabouté par les mélenchonistes, a vu qu'un geste " inopportun et malaisant" dans la démarche de Macron sur le terrain.  La politique ne sort pas grandie, vraiment pas de ces saillies indignes.

Jean-Pierrre Mignard, que l'on ne peut taxer de macronolâtre, a vu plutôt un accent de sincérité dans le geste du président. Ce qui m'amène à la question suivante : que n'aurait-on pas entendu si Macron n'était pas descendu des tribunes pour réconforter celui qui reste et restera le héros du jour malgré la défaite ?

On peut reprocher à Macron d'avoir passé sous silence  la corruption du régime, les milliers de morts pour construire les stades. On ne peut lui reprocher d'avoir fait son boulot de président en étant présent et à la demi-finale et à la finale, avec une vraie connaissance technique du foot, ce qui n'était pas le cas, rappelons-le de Chirac en 98.

On peut lui reprocher d'avoir voulu dissocier foot et politique. Mais à force de vouloir trop politiser le foot, en cherchant un prétexte à salir celui qui représente notre pays, revient finalement à lui donner paradoxalement raison. 

Macron a eu au moins le flair de sentir et ressentir  ce qu'ont sans doute pensé des Français excédés par les dérapages politiques en tous genres, et enthousiasmés par un match hors normes,  qui a battu des records d'audience. Le boycott ? Il aurait vraiment fallu y penser il y a dix ans.

Retenons les deux meilleurs titres, rares titres positifs parmi la presse ce matin : " Les Bleus champions du coeur" (L'Humanité), " Merci quand même" (La Voix du Nord). Loin des miasmes politiques.

Philippe RIVET

 

Article rédigé avant le rassemblement place de la Concorde.

 

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