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Diagonales de l'actu

Vaccination et Covid : quand on McKinsey rien ou pas grand-chose mais au moins que la tactique de l'exécutif a fait le lit des antivax, ou la gouvernance en fonction de l'opinion..

10 Janvier 2021 , Rédigé par Philippe Rivet

Vaccination et Covid : quand on McKinsey rien ou pas grand-chose mais au moins que la tactique de l'exécutif a fait le lit des antivax, ou la gouvernance en fonction de l'opinion..

Brigitte Macron positive, mais aujourd'hui guérie. L'information avait été gardée bien au chaud, secret d'Etat. Parce qu'elle n'avait aucune conséquence sur son agenda public, a justifié benoîtement son cabinet. Nous prendrait-on pour des billes ? Je n'ose le  croire.

Stop. And go. Le même qui, fin décembre, affirmait nécessaire de prendre son temps pour vacciner, a soudainement changé d'avis, sur ordre, et après savon élyséen, au début de l'année. Tant mieux. Dommage que ce soit dans le désordre. Et avec retard. On saura à la fin de la semaine s'il n'aurait pas mieux valu écouter les maire de Nancy et président du Grand Est quand ils appelaient à un reconfinement rapide dès le 28 décembre, pour éviter les clusters du Nouvel An.  Une bombe à retardement ?   Vous avez dit anticipation ? Le stop and go, c'est manifestement plus drôle.

Les antivax, conseillers du gouvernement. Il est, nous rabâche-t-on, tétanisé par la judiciarisation de la vie publique, les précédents, etc, Donc l'exécutif a peur. Ne gouverne plus,  ne prend plus de décision courageuse, met la poussière sous le tapis. C'est ce qu'on appelle le gouvernement de l'opinion qui préfère flatter les antivax, qui n'en peuvent plus de bomber le torse (en général sans porter le masque), prétendument majoritaires.  Il a fallu une énorme pression, médiatique notamment, pour que le gouvernement change de pied et encourage la vaccination.

Médecin rime avec vaccin. Mais pas toujours : sur 58 médecins sondés dans l'agglo nancéienne, un praticien est contre la vaccination. Grosse fatigue ? Dérèglement mental que l'on espère passager ?  Pour débattre valablement, il faut s'appuyer sur des faits, rappelle Hannah Arendt. Au fil des jours, je me demande s'il est vraiment exagéré de penser que les anti-masques (et j'en vois tous les jours qui vous croisent d'un regard narquois) et les antivax sont soit des décérébrés qui s'ignorent, voire des criminels en puissance.

Dans la seringue. Le gouvernement, et Macron en premier lieu, sont dans la seringue. Si la campagne, rapide, est un succès, malgré un démarrage raté, la lutte contre la pandémie passera d'un statut extraordinaire à un combat plus classique, plus rationnel. Si et seulement si. Car il y a cette fameuse question de logistique. Même si cela ne se résume pas à la seule question de la logistique, il aurait juste fallu un peu plus d'anticipation.  L'on sent bien que la campagne devient plus politique que sanitaire. Quand les présidents de région montent au créneau et se disent prêts à acheter des vaccins, ils savent qu'ils ne le pourront pas de sitôt, Castex leur fait savoir, car l'Europe tient les manettes pour négocier avec les gros labos, double d'ailleurs la mise, bel aveu pour une première commande petit bras. 

Débarquement. Sur le terrain de la campagne présidentielle, clairement. Quand Hidalgo déclare qu'avec la logistique du gouvernement, le débarquement de Normandie n'aurait pu avoir lieu, cela sonne comme un lancement de campagne. Mais en même temps, comme on dit là-haut, est-ce faux ?

L'Europe. On nous a répété pendant la première vague, que l'Europe n'avait pas de compétence en matière de santé. Les Etats lui laissent cependant la main pour acheter des vaccins. Ce qui en soi n'est pas une mauvaise idée, plus de doses, plus de marge de manoeuvre pour négocier les tarifs. En principe. Sauf que connaissant la bureaucratie bruxelloise, les Etats seraient bien inspirés de veiller au grain.

McKinsey. Rien ou pas grand-chose. Donner des leçons à l'Europe suppose d'avoir les moyens de le faire. La France pas forcément en meilleure position. Quand on apprend par le Canard que le gouvernement a sollicité un cabinet privé pour le conseiller dans la stratégie vaccinale, on se pince. On se pince encore plus quand on apprend, selon Libé, que la France, les USA, le Canada, auraient déjà claqué 100 Millions d'euros pour bénéficier des lumières (!) de cette belle officine.  On aimerait savoir qui a pris la décision (L'Elysée, un ministre, un haut-fonctionnaire de permanence), pour quelle mission précise, et à quel tarif pour la France.

Ecole. Reconfinement et continuité scolaire ne font pas bon ménage, on le sait déjà. Refermer les écoles serait une catastrophe. Mais l'Education nationale a-t-elle joué toute la transparence souhaitable ? En publiant chaque semaine des chiffres plutôt rassurants, mais basés uniquement sur du déclaratif, elle est contredite séchèment par les données publiées par Santé Publique France sur la contagion chez les 0-19 ans, comme le montre le checknews de Libé.  Publier dans un même communiqué les deux tableaux serait sans doute plus instructif, et plus conforme à la réalité.  Même si les protocoles sanitaires mis en oeuvre - quand ils le sont correctement - semblent tout de même protecteurs.  La campagne de tests lancée dans les lycées est une bonne idée, dommage qu'elle soit parfois outrageusement exploitée à des fins de carrière par certains chefs d'établissement. On ne donnera pas de nom. Suffit juste de consulter twitter.

Philippe RIVET

 

 

 

 

 

 

 

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