Le réveil de la France néopétainiste flattée dans ses plus bas instincts

Bon, les gilets jaunes nous préparent un nouveau coup de Calgon ce samedi. Un huluberlu a déjà fêté l’événement à la grenade à Angers. Un gilet jaune a été arrêté jeudi, lourdement armé. Est-il exagéré de dire que la guerre civile menace dans un pays dont je me demande si l’arbre des grandes manifs contre Le Pen ou en mémoire des victimes des attentats ne cache pas une forêt neopétainiste qui ne demande qu’à se réveiller flattée dans ses plus bas instincts par un populisme dont le poujadisme de naguère n’est qu’un avatar jamais éradiqué.
La spontanéité brandie me fait doucement rire. Il y a eu à l’origine quelques expressions spontanées isolées mais qui ont fait tache d’huile sur un terreau favorable, la contagion s’est étendue, des leaders improvisés. malgré des discours pas toujours cohérents, contradictoires, fourre-tout, sont devenus prescripteurs générant des suiveurs encouragés par des artificiers manipulateurs (suivez mon regard ). De revendications d’ordre financier on est passé à des slogans séditieux clairement politiques remettant en cause la démocratie. Il n’est pas anormal que le pouvoir issu des urnes légitimement affiche une certaine fermeté en rappelant quelques principes de base. J’aimerais à ce propos que la justice ne se contente pas de mettre en examen la conductrice qui a dramatiquement forcé un barrage, mais s’intéresse aussi à ceux qui bloquaient la circulation en toute illégalité.
Mais si le gouvernement est là pour faire respecter la loi, la répression ne peut suffire comme réponse. A l’heure où l’on sent monter le refus du consentement à l’impôt, le gouvernement ne peut rester de marbre et doit avancer des propositions crédibles, de fond, pour restaurer la confiance. Et vite.

Philippe RIVET