Politique cosmétique : chauve qui peut

Wauquiez qui se teignait les cheveux plus jeune pour ressembler à un vieux de la politique. Les réseaux sociaux se repaissent de la révélation qui vaut son pesant de cacahuètes. Car pour le coup, il ne s'agit pas d'une info que l'on pourrait ranger un peu vite dans la catégorie people propre à nourrir Gala et autres Voici. Il s'agit d'une info plus capitale qu'elle n'y paraît sur la conception de la politique :  Wauquiez a choisi : c'est la politique cosmétique. Qui colle parfaitement avec son bilan de président de région, et plus loin dans le temps, avec ses fonctions ministérielles, dont celle à l'Enseignement supérieur, où il n'a strictement rien fait (ou moins rien fait de bien).

Aussitôt, de bonnes âmes ont regardé à gauche. Avec raison d'ailleurs, puisque cela leur permet d'épingler (si j'ose dire) Hollande qui se teignait les cheveux (mais pour se rajeunir) et Martinez, paraît-il aussi.

L'un qui se teint pour se vieillir et se faire le chantre de la old politique, l'autre pour faire moins que son âge : ils ont quand même un sacré problème d'image ces hommes politiques. Hollande s'inscrit dans la lignée des présidents, Chirac, Mitterrand, qui devaient sans aucun doute faire appel aussi à des coiffeurs experts (et donc coûteux). Macron lui-même, dont les rouflaquettes donnent l'impression d'avoir été raccourcies depuis qu'il est président, ne se teint pas encore les cheveux, mais le visage. 26 000 euros de maquillage selon le Canard.  Pour le tarif, j'espère que les produits ne lui irritent pas la peau, bref, qu'ils sont naturels, bio de chez bio.

Car c'est bien là le problème : nos dirigeants doivent toujours paraître reposés, fringants. Un rien fatigués et les commentaires déferlent, le Parlement tremble, la bourse dévisse, les ambitieux frétillent.

Mais personne ne leur a expliqué que cette société meurt du paraître à force de l'instrumentaliser (le politique déguisé en footballeur qu'il n'est pas, faussement décontracté avec une barbe de trois jours et un jean bien repassé) ?

Si on cessait de leur demander d'être des surhommes (qu'ils ne sont pas), d'être tout simplement eux-mêmes ?

Je vais finir par ne faire confiance qu'aux chauves. Et encore.