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Diagonales de l'actu

Collège : quand la mobilisation fait pschitt

12 Juin 2015 , Rédigé par Philippe Rivet Publié dans #education

Collège :  quand la mobilisation fait pschitt

Deux à trois fois moins de grévistes que le mois dernier : la mobilisation à laquelle avait appelé jeudi l'intersyndicale a signé un échec cinglant que masquent mal les communiqués de victoires syndicaux. On entend d'ici les arguments cent fois énoncés pour expliquer un fiascco quand il se produit : le pouvoir d'achat en berne interdit de faire grève tous les mois, juin, c'est le temps des exams.

Restons sérieux : les vraies raisons sont ailleurs. La première tient à la désunion du front syndical : d'un côté le Snalc, réputé à droite, en tout cas tout à sa cohérence conservatrice, se démarque des syndicats de gauche et n'appelait plus à la grève. Mais veut perturber le brevet des collèges. On en s'étendra pas sur la provocation, voire le mépris pour les familles et les élèves. Se pose aussi la question de la lisibilité du positionnement : tout en demandant l'abrogation du décret, le Snes participe aux discussions sur la circulaire d'application. Pour mieux claquer la porte ? Quelle hypocrisie ou quel cynisme ! A moins que ce grand écart ne révèle en réalité les tensions - fortes - entre les différents courants au sein du syndicat.

Mais oser invoquer le sondage commandité par Sos Education (groupuscule réac) pour justifier son opposition à la réforme dépasse l'entendement. Si vraiment les trois quarts des profs étaient contre la réforme, le taux de grévistes aurait été bien supérieur très probablement. Et sauf à prendre les enseignants pour des imbéciles, les praticiens de terrain - et non pas les stratèges en bureau syndical - sentent bien qu'il faut améliorer le fonctionnement du collège si l'on a l'ambition - ce qui n'est pas le cas de tous les politiques - de faire réussir tous les élèves, au moins de les faire progresser et de leur donner le viatique qui leur permette au moins de s'insérer dans la société, tant en terme d'emploi, que de culture citoyenne.

La partie n'est pas encore gagnée pour Najat Vallaud-Belkacem. Mais elle est loin d'être perdue. pour peu que la communication hésitante des débuts ou la brutalité de la publication d'un décret un lendemain de manif, cèdent la place à un discours cohérent et ferme, tout en laissant la place nécessaire à la préparation de la mise en oeuvre de la réforme.

Philippe RIVET

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