Ruminations estivales (1) La première dame n'existe pas
Ainsi donc Brigitte Macron s'exprime. Dans Elle. La première dame s'exprime, s'esbaudit-on ici ou là. Mais quelle première dame ? Un nouveau statut aurait-il donc été créé à l'insu des citoyens pendant la trève estivale pour le conjoint de Macron 1er ?
Car de première dame, il n'y a pas. En espérant qu'il n'y aura jamais, sauf à entériner les inquiétantes dérives vers un régime plus monarchique que républicain. Même si certaines " premières " dames en ont pris un peu (beaucoup) à leur aise sous les dorures de l'Elysée. Ce n'est surtout pas une bonne raison pour continuer, ou s'y référer en promettant de ne pas sombrer dans l'imitation.
Encadrer, rendre transparent, une charte plutôt qu'un statut : premier recul ? Non pas. Charte ou statut, c'est reconnaître un rôle officiel à la compagne (ou au compagnon) du président de la République. Que je sache, on a voté (ou pas) pour l'actuel locataire, pas pour sa prof d'épouse, en dépit de toutes les qualités qu'on lui prête sur le plan professionnel. Au point qu'elle est devenue la référence du ministre de l'Education.
Les pétitions pour ou contre ont fleuri, les invectives aussi, pas franchement marquées par la mesure et le tact.
Soyons clairs : que l'épouse du chef de l'Etat, bénéficie d'une protection particulière, rien à redire, au contraire ; qu'elle participe à certains voyages et à des dîners officiels, pourquoi pas, mais qu'elle soit appelée à jouer un rôle officieux-officiel n'apporte rien à la République, au contraire, si ce n'est à la transformer en instrument de communication politique ; cette préoccupation utilitariste, soit dit en passant, manque singulièrement d'élégance à son égard.
Mais pour ce que j'en dis.