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Diagonales de l'actu

PANTINLONNADE : le degré zéro de la politique

4 Janvier 2023 , Rédigé par Philippe Rivet

PANTINLONNADE : le degré zéro de la politique

L'ensemble des médias écrits et audiovisuels, à la recherche de l'info baroque qui peut détendre en ce début d'année morose, se sont jetés sur l'initiative du maire de Patin, Bertrand Kern (PS) de féminiser le nom de sa ville, au prétexte de promouvoir le combat pour l'égalité homme-femme. Si le buzz a fonctionné très largement, pas sûr que l'effet  d'image escompté soit une réussite, quand on relève les commentaires autant distanciés qu'amusés que suscite ce coup de com' post-Réveillon.

Si on veut  prendre le parti d'en rire, on peut se jeter sur le Petit Robert et décliner la définition de pantalonnade, que l'on peut très vite rectifier en PANTINLONNADE, pas seulement pour le plaisir du calembour. Car les deux définitions proposées par le dictionnaire nous ramènent quand même vers le sérieux, du moins vers ce qu'on déteste par-dessus tout en politique, qui en use et en abuse de plus en plus souvent, prenant le risque de se décrédibiliser encore davantage.  Donc pantalonnade : 1) farce burlesque assez grossière ;2) manifestation hypocrite (de dévouement, de loyauté, de regret).

A dire vrai, l'initiative du camarade Kern frise l'indécence, à l'heure où les femmes sont littéralement effacées de toute vie sociale digne en Afghanistan, ou femmes et hommes risquent leur vie au nom de la liberté en Iran.

Si on veut bien conserver quelque légèreté cependant à la critique pantinesque, pour mieux en souligner l'absurde,  on peut suggérer au maire de Pantin d'écrire au maire de sa ville natale pour la féminiser aussi, Belfort devenant Belforte (ou Belleforte - attention à  l'homophonie qui pourrait l'inciter à se faire mousser - plus au sud, au maire de Lyon, transformer en Lyonne (ou seulement avec l'accent anglais),  plus à l'Est en transformant le chef-lieu de la Meuse en Bar-la-Duchesse. Nous en resterons là, pour ne pas sombrer dans d'allusives suggestions graveleuses que d'aucuns ont franchi par ailleurs, notamment sur les réseaux sociaux.

Pour rester dans la même veine kernesque, ne pourrait-on pas demander la masculinisation de certains noms de ville, Nancy par exemple,  ou leur transformation en neutre, Lille en iel, histoire de pimenter un peu plus le débat avant de renvoyer cet édile en mal de reconnaissance, à ses dossiers concrets en faveur de l'égalité homme-femme, comme plusieurs citoyens " de base" l'ont pour une fois suggéré  dans des micro-trottoirs  qui, pour une fois, sont apparus fort opportunément pertinents. C'est tout dire.

Philippe RIVET

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