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Diagonales de l'actu

Gilets jaunes : (ir)responsabilité politique

1 Décembre 2018 , Rédigé par Philippe Rivet Publié dans #politique

Ni queue ni tête

Ni queue ni tête

Est-il encore l’heure de condamner les violences tout en déclarant soutenir les revendications des gilets jaunes ? Plus vraiment.  Quand Mélenchon demande la dissolution de l’Assemblée, et s’affiche dans une manif à Marseille, quand Wauquiez exige un référendum, quand Le Pen joue habilement en retrait tout en soufflant sur les braises,  quand le PS se contente d’attaquer le gouvernement sans rien proposer de tangible, quand on voit le PC s’infiltrer dans la manif, la CGT prendre prétexte de son rendez-vous annuel place de la République pour en appeler à la convergence des luttes, car elle a une revanche à prendre sur le gouvernement après l’échec de sa mobilisation à la SNCF,  on se dit que la démocratie est vraiment en crise. Cette  course à l’échalotte est tout simplement pitoyable, et inquiétante. Car on laisse ainsi le pouvoir à la rue. A se demander qui a bien pu voter Macron il y a seulement un an et demi.  Critiquer aujourd’hui sa verticalité, après qu’il  a vanté l’horizontalité, ne suffit plus pour tenter de sortir du chaudron sans trop de dommages et continuer à vivre (un peu) ensemble.

 

On est bien passé d’une colère sociale à une colère clairement politique,  inquiétante si ce mouvement tripal s’avère contagieux, s’il est prolongé par les mobilisations déjà amorcées de lycéens contre la réforme du lycée et du bac, des étudiants contre l’augmentation il faut le dire autant insensée que maladroite des droits d’inscription des étudiants non européens décidée par le gouvernement voici quelques jours.

 

Il faudra sans doute passer par des compromis pour calmer la colère des gilets jaunes sincères, vraiment dans la mouise, mais hélas manipulés par ces artificiers mentionnés plus haut. C’est l’art de la politique.

 

Mais il faut rappeler, et rappeler encore, que les gilets jaunes ce n’est pas le peuple, mais la foule, rappeler que ce ne sont pas 80 % des Français qui soutiennent les gilets jaunes mais 50% qui les soutiennent, 30 % qui les comprennent  (nuance de taille). Rappeler que les revendications avancées par les gilets jaunes (qui refusent d’ailleurs tout porte-parole),  sont plus que contradictoires : entre ceux qui veulent mettre un terme à l’assistanat (sic),  qui veulent payer moins d’impôts, d’autres qui veulent plus de services, tous ces apprentis révolutionnaires devront faire le tri s’ils veulent afficher un minimum de cohérence.

 

 

Au lieu de jouer avec les allumettes, ou de penser seulement à l’avenir de leur parti (cf LREM ce samedi), et si les élus responsables descendaient sur le terrain, faisaient un peu plus que d’habitude de la pédagogie pour expliquer, critiquer, proposer, en rappelant par exemple à quoi servent les impôts, leur redistributivité, la part par rapport au PIB que l’on peut trouver élevée mais en demandant qui est prêt à rogner sur le financement de l’école, de la santé, de la protection sociale ?

Philippe RIVET

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