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Diagonales de l'actu

Ca va mieux, mais de mal en pis

22 Mai 2016 , Rédigé par Philippe Rivet

Ca va mieux, mais de mal en pis

Ca va mieux. Plus le président de la République le répète (de manière il est vrai tout à fait intéressée), moins il est cru. Et pourtant, ça va mieux, si l'on en croit les indicateurs brandis, tant à gauche qu'à droite. Quand on entend certains chefs d'entreprise, des experts économiques confirmer que cela va effectivement mieux. Bref, une tendance positive se dessinerait. Timide, certes. Mais pourquoi bouder son plaisir ? Pour toute une série de raisons, plus ou moins sérieuses, plus ou moins avouables.

D'abord pour une raison toute simple : si ça va mieux, cela ne se traduit pas de la même manière pour tout le monde. Ni parfois ne se traduit du tout par un changement notable pour beaucoup, tous ces chômeurs en fin de droit, tous les précaires qui multiplient les petits boulots (et dieu sait si c'est un genre qui se développe).

Cette raison-là, on peut la comprendre. Comme on peut comprendre, ou au moins expliquer celle qui consiste à manifester du scepticisme à l'encontre de toute parole politique, telle déconsidérée à force d'avoir été abîmée par les mensonges, les approximations, les promesses non tenues, le mépris aussi. Aujourd'hui, même quand un politique parle vrai, ou tout du monde, tient un propos étayé, en lien avec la réalité tangible, plus personne ne le croit.

Mais quand des politiques enfoncent encore plus leur propre monde, leurs petits camarades, là ça devient inquiétant, gravissime : " Les politiques nationaux sont des salauds, des lâches, il sont perçus comme ça, peut-être pas à tort", lâche par exemple Bruno Le Maire devant des chefs d'entreprise la semaine passée à Nancy. Quand vous entendez ce genre de propos, deux réactions possibles : grosse fatigue du conférencier, ou expression d'un chevalier prétendument blanc qui lave encore plus blanc que blanc ? Propos de campagne, donc comprendre : excessifs, donc excusables ?

Dans le contexte actuel, ces propos sont mortifères. Surtout quand, pas plus que les autres, l'ensemble des autres, élus, ou citoyens, on n'est pas un parangon de vertu. Le Maire, qui se fait un devoir de rappeler que lui au moins a démissionné de la fonction publique (ce qui n'est pas le cas de ses soutiens issus de l'énarchie), n'a-t-il pas embauché un temps son épouse comme attachée parlementaire ?

Juste encore un effort : déjà que (presque) tout le monde considère comme acquis la présence de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, pour un peu elle pourrait bien se retrouver à l'Elysée. Il sera alors trop tard de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. A moins de vendre son âme au diable de l 'extrême droite, ou de n'avoir plus qu'un droit: celui de se taire. Mais le devoir d'entrer en résistance.

Philippe RIVET

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