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Diagonales de l'actu

Les aveux de Sarkozy

1 Juin 2015 , Rédigé par Philippe Rivet Publié dans #politique

Les aveux de Sarkozy

Le congrès fondateur des Républicains nous l’avait-il enfin changé ? Très offensif et agité à la tribune, il arborait un calme quasi-olympien à France 2. Remerciant même deux fois Bugier de l’avoir invité. Calme, sur la forme seulement. Car pour le fond, non, il n’a pas vraiment changé. Faux regrets sur les sifflets qui ont visé Juppé – qu’il cherche au contraire à balladuriser – agressivité habilement habillée par un ton presque doucereux : « quand je dis médiocre, je suis indulgent », déclare-t-il à propos du gouvernement. Analogies sulfureuses quand il affirme que « quand il critique Mme Taubira, il n’est « pas raciste » ou quand il dénonce la réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem, il n’est « pas sexiste ». Suspectes, ces précisions, tout de même…

Calme, mai à fleur de peau, ce qui le conduit à plusieurs erreurs tactiques, surprenantes chez celui qui s’est taillé une réputation de bateleur surdoué de la communication. Des erreurs en forme d’aveux ? « Avouez, c’est comme çà que vous le prenez », réagit-il maladroitement à une question de Bugier comprenant le verbe maudit. Comme si l’invité avait cru qu’il aurait à avouer quelque chose...

Avouer quoi ? Que lui aussi avait été sifflé par le passé, histoire de relativiser la mésaventure de Juppé, mais qui affaiblit d’une certaine manière celui qui se pose en hérault du nouveau rassemblement.

Aveu contraint également quand Sarkozy, un rien condescendant, lance à Bugier : « Vous êtes trop jeune ». Et moâ, déjà vieux ? « Changer les têtes », appelait de ses vœux Le Maire samedi, un peu Fouquier-Tinville.

Autrement dit comment faire du neuf avec du vieux, et des vieux routiers de la politique alors, comme le constate Sarkozy lui-même « les Français n’ont plus confiance en personne » ?

Au-delà de la droite et de la gauche, répond le boss des Républicains. Une « ouverture » qui ne trompe personne. Et qui rappelle furieusement le ni droite ni gauche du FN.

Nicolas Sarkozy, le candidat du rassemblement ? Y pense-t-il sincèrement lui-même ? Ces déclarations sur France 2 ne sonnaient-elles pas comme des aveux ?

LR du rassemblement ne trompe personne. La lutte au couteau est engagée pour le pouvoir. Au moins jusqu’aux primaires. Sur fond de déshérence idéologique.

Philippe RIVET

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