Hollande normalement en campagne
Mais on se moque de qui ? Il resterait enfermé dans son palais que serait aussitôt dénoncé son désintérêt pour le peuple, son mépris pour les territoires. Il voyage, qu'il est aussitôt épinglé sur sa bougeotte présumée. Quoi qu'il fasse, François Hollande, lesté par des sondages défavorables, sera critiqué. Trop monarque républicain, ou pas assez, tout ce qui pourra contribuer à aggraver son cas sera jeté en pâture, vérifié ou non. Répété, c'est l'essentiel, car la répétition conduit dans ce monde artificiel, à la vérité. Vérité factice, reposant sur du sable. Mais peu importe. Calomniez...
C'est compter sans la question idiote par excellence : Monsieur le président, êtes-vous en campagne. Non, mais on se moque de qui ? Comme si, aussitôt élu, un président, et plus largement, un homme ou une femme politique, n'était pas déjà en campagne pour se faire réélire. Entretenir la flamme des promesses qui seront forcément impossibles à tenir dans leur totalité. Car en campagne, il faut vendre du rêve, sinon vous n'êtes pas compris. Et une fois élu, prendre des décisions en étant confronté à la très dure réalité. Equation insoluble.
Donc, Hollande est bien évidemment, normalement, en campagne. A deux ans de la fin d'un mandat que toute la classe politique a voulu rabougri. Donc, la question sera bien évidemment aussi posée et reposée, plus on se rapprochera de l'échéance. Cela évite de bosser ses dossiers, et d'alimenter la polémique sans trop forcer son talent. Dommage que la question, déjà dépourvue de pertinence aujourd'hui, arrive totalement éculée à la fin du mandat. Car, là, elle ne manquera pas de saveur. Car il s'agira de passer au peigne fin l'agenda présidentiel pour savoir si tel ou tel meeting relevait de l'exercice normalement du monarque. Ou non. Ca ne vous rappelle rien ?
Philippe RIVET